Sommaire
Pour une entreprise, s’engager dans la durabilité présente plusieurs intérêts :
Pour le dirigeant, s’engager dans la durabilité présente également de nombreux intérêts :
Pour s’engager avec efficacité dans la durabilité, il est important de revoir le fonctionnement de la gouvernance – là où les décisions se prennent – en ouvrant par exemple, le conseil d’administration à des administrateurs indépendants, à des experts en développement durable ou encore y inviter les parties prenantes en mode consultatif.
Pour s’engager avec sérieux dans la durabilité, plusieurs étapes à suivre pour le dirigeant :
Pour porter la cause avec courage, le dirigeant se doit également de se poser les bonnes questions et d’être bien entouré. Il est donc crucial de constituer un collectif de décisionnaires pour passer toutes les activités de l’entreprise au filtre de la durabilité en impliquant le Codir dans une démarche de projection stratégique en vue de mener une réflexion sur l’aspect durable de chaque activité.
Les process vont être mis à jour, tout le monde aura un rôle à jouer (DAF, DRH, directeur des achats, directeur de la production, marketing…), il va donc falloir courir un marathon.
L’objectif ici est de s’interroger sur la stratégie de l’entreprise : se demander s’il faut l’adapter, où réinjecter du durable…
Le dirigeant devra également rendre compte notamment à travers un reporting extra financier pour communiquer de façon transparente sur ses réussites et ses échecs en matière de durabilité auprès des parties prenantes.
Sans structure et plan d’actions clairs, il peut rapidement se sentir submergé par l’ampleur de la tâche et s’éparpiller dans ses actions.
Pour s’engager dans cette démarche dans la durée, il est important de retenir que ce sont les pas concrets (même petits) qui entraînent l’entreprise vers une trajectoire durable. Il ne faut donc pas vouloir tout faire tout de suite. Le plus important c’est l’action, la mise en marche.
La priorité du dirigeant dépend d’un certain nombre de facteurs liés à son entreprise : sa taille, son secteur et la pression exercée (vient-elle du régulateur, des consommateurs, des investisseurs, des salariés, de l’international ?) et de la vitesse de transformation nécessaire (importante dans le secteur pétrolier par exemple) et des investissements d’infrastructure nécessaires pour durabiliser le modèle économique.
Lorsque l’on s’engage dans la durabilité, avoir le soutien des investisseurs, des actionnaires, des fonds d’investissements est crucial. L’une des grandes bases du développement durable liée à la dimension de gouvernance est la dualité des pouvoirs.
Il est à la fois, plus sain et plus durable de séparer ces deux fonctions et de les faire incarner par deux dirigeants avec, d’un côté, un DG pour l’opérationnel et, de l’autre, un Président pour la gouvernance.
Dans sa quête de durabilité, l’entreprise peut également s’appuyer sur des coalitions qui rassemblent des gouvernements, des entreprises, des Etats, des ONG, des experts, des spécialistes. Elles échangent sur l’atteinte des objectifs durables, sur le partage des actions, de méthodes, retours d’expérience.
Cela permet à l’entreprise de sortir de son microcosme et d’identifier des opportunités de partenariats permettant ainsi de sortir d’une vision purement concurrentielle pour tendre vers une dynamique de coopération.
Dans sa quête de durabilité, plusieurs opportunités s’offrent au dirigeant dépendamment de sa situation :
Dans tous les cas, une stratégie durable peut être rapide à esquisser mais sa mise en œuvre, quant à elle, peut prendre plusieurs, voire plusieurs années.
Ainsi, être accompagné en ce sens est judicieux pour tout dirigeant qui souhaite assurer un bon équilibre entre gestion du quotidien et anticipation pour amener son entreprise vers la durabilité et avoir un temps d’avance.
Dans ce cadre, le coach structure et canalise le questionnement, balaye les angles morts et occupe un rôle de mise en relation d’expertises pour inspirer le dirigeant dans cette démarche.
S’engager dans la durabilité n’est pas simple, il s’agit d’une initiative technique (tout comme a pu l’être la transformation digitale), mais l’entreprise a tout à y gagner.
Pour le dirigeant qui souhaite s’y engager, il lui faut être curieux, interroger son entourage, ses clients, ses fournisseurs et ne pas avoir peur de la complexité et de se lancer dans du test and learn. Car la durabilité représente aujourd’hui encore un territoire à défricher et touche tous les pans de l’entreprise (les RH, la finance, le marketing, les achats, la production…).
Isabelle LEFEBVRE interviewée par Lugh & Co