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Dans cette interview, Jérôme Lecat, CEO chez Scality, nous livre les raisons qui l’ont conduit à se faire accompagner par Xavier BAUDARD et les impacts de ce coaching dans son métier au quotidien.
Votre parcours
Après mes deux premières expériences professionnelles, j’ai créé, en 1994, un fournisseur d’accès à internet, que j’ai revendu en 1997. Quelques années après, en 2003, j’ai repris une autre entreprise appelée Bizanga que j’ai revendu sept années plus tard. C’est en 2009 que j’ai fondé Scality et j’en suis le CEO depuis sa création.
Ma carrière est donc principalement rythmée par la gestion d’entreprises de croissance depuis 1994.
3 mots clés qui caractérisent votre accompagnement
Parmi les mots clés qui me viennent en tête pour qualifier mon accompagnement avec Xavier je dirais : l’écoute bienveillante, le bon sens, le sens des priorités et l’expérience.
En tant que CEO coaché, il est, selon moi, crucial d’être accompagné par un sparring partner, qui dispose d’une expérience de management, qui a été manager.
Comment avez-vous rencontré votre coach ? Pourquoi avez-vous décidé de vous faire accompagner ?
J’avais rencontré Patrick Buffet lors d’une expérience professionnelle antérieure chez Microsoft. J’adhère à son type de management et je souhaitais former mes managers en m’inspirant de son approche car, chez Scality, entreprise de croissance, les collaborateurs qui deviennent managers par promotion interne n’en ont parfois pas l’expérience.
Xavier a délivré cette formation et j’ai particulièrement apprécié son intervention. Je lui ai, par la suite, fait part de mon intérêt à me faire coacher et cela fait maintenant un peu plus d’un an qu’il me challenge et j’en suis très satisfait.
J’ai été coaché, de façon discontinue, depuis 1998. De façon rétrospective, je regrette de ne pas l’avoir été, année après année, sur le long court. Ma rencontre avec Xavier m’a donc permis de réenclencher cette démarche.
Quels sont les enjeux sur lesquels vous travaillez avec votre coach ?
Parmi les thématiques business qui rythment mon coaching, il y a notamment la gestion de mon emploi du temps ou encore l’appréhension de certaines situations managériales. En particulier lorsqu’il me faut prendre des décisions de séparation avec certains membres du Comité Exécutif.
Être accompagné me permet d’échanger librement sur ces aspects avec mon coach. Ce coaching représente un espace libre de parole, car parfois le simple fait d’échanger sur les sujets en cours me permet d’acquérir une meilleure compréhension des situations.
Comment travaillez-vous avec votre coach ?
Nos ateliers ont lieu une fois par mois, ce qui me paraît être une cadence optimale. Après chaque session, Xavier me fait parvenir un compte rendu qui reprend l’ensemble des sujets abordés ensemble. Aucun coach ne m’avait proposé un tel livrable auparavant.
Par ailleurs, il m’est également possible de le joindre pour traiter les éventuelles urgences entre les ateliers.
Que vous apporte cet accompagnement au quotidien ?
Ce coaching me permet d’optimiser la gestion de mon emploi du temps, de revoir mes priorités. J’ai, par exemple, décidé de réduire mon exposition médiatique car je faisais l’objet de multiples sollicitations et de demandes d’interviews.
Par ailleurs, cet accompagnement m’aide également à être plus en paix avec mes décisions lors de situations complexes. Par exemple, lorsque je rencontre des difficultés avec certains de mes collaborateurs, Xavier et moi packageons ensemble mes prises de position de sorte que je puisse les exposer directement aux personnes concernées. Sur cet aspect, son expérience de management est tout particulièrement précieuse.
Ce que j’apprécie également chez Xavier, c’est son côté « cash », avec lui, on parle business en toute transparence et avec pragmatisme.
Selon moi, la force d’un coach réside dans sa capacité à faire jaillir des évidences qui ne semblent pas en être, aux yeux du coaché, à un instant T.
Dans le cadre d’un autre exemple, j’avais identifié un problème avec une équipe commerciale performante en prospection mais qui rencontrait des difficultés à closer les leads. Face à cette situation, Xavier m’a posé deux questions : est-ce que leur manager sait signer des leads ? Comment pourrait-il mieux les encadrer et les former sur cet aspect ? La situation paraissait évidente, je me suis même demandé pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt, mais cet exemple témoigne, selon moi, du rôle que joue le coach auprès de son coaché.
Les dirigeants sont parfois réticents à l’idée de se faire accompagner, qu’est-ce qui, selon vous, explique ce comportement ?
Je pense qu’il y a une espèce de mythe du dirigeant super héros, presque omniscient, qui empêche notamment bon nombre de dirigeants de dire qu’ils sont en burn out ou en dépression car, selon ce poncif, le dirigeant n’est pas censé rencontrer de problèmes.
Changer d’état d’esprit face à ce mythe requiert, selon moi, maturité et confiance en soi pour pouvoir se positionner au-delà de ces poncifs. En ce qui me concerne, je suis moi-même tombé dans ce travers car j’ai été formé sur ces principes. J’ai donc entretenu ce mythe pendant plusieurs années. Ce faisant, je pensais que cela allait encourager mes collaborateurs à être efficaces.
Aujourd’hui, je me positionne sur un mode de management différent où les employés et les managers travaillent en s’inscrivant dans un modèle de réussite commun. J’ai changé d’état d’esprit à ce sujet car je me suis rendu compte qu’il était important de libérer la parole.
De mon point de vue, le coaching ne me semble pas tabou pour la jeune classe de dirigeants. Même si de vieux mythes subsistent, je n’ai pas le sentiment que le coaching soit tabou. En revanche, je pense qu’il reste encore méconnu et qu’il est difficile de juger de la qualité d’un coach. Il existe beaucoup de charlatans dans ce domaine, de mauvais coachs qui n’hésitent pas à se faire passer pour des psys.
Quelles sont, selon vous, les situations propices au coaching pour un(e) dirigeant(e) ?
Je pense que toute personne qui débute sur un poste de management devrait être accompagnée. Ce qui n’est pas forcément évident car, en tant que jeune manager, il peut leur être difficile d’accéder financièrement à des coachs ayant un profil similaire à Xavier.
A mon sens, tout CEO devrait être coaché pour agir et être prêt avant que les situations ne deviennent critiques.
Propos recueillis par Lugh & Co