[Article] Transformation : pourquoi votre prochaine innovation ne devrait pas voir le jour

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Fier habitant de la région stéphanoise, mes déplacements entre Saint-Etienne et Paris sont nombreux. Rentabiliser le temps passé dans les transports représente donc, pour moi, un enjeu crucial. Mais à ce jour, compte tenu de l’heure extrêmement matinale à laquelle je prends le premier train pour pouvoir être sur Paris avant midi, une bonne partie du trajet est un assoupissement plus ou moins profond.

Lors de mon dernier voyage, une anomalie eut lieu : un réveil énergique alors que le trajet était toujours en cours ; mon cerveau m’a envoyé la réponse à tous mes problèmes de déplacements. On dit souvent qu’une idée révolutionnaire résout un besoin quotidien auquel personne ne répond. Pour optimiser le temps passé dans les transports, je savais comment remplacer tous les moyens de transport par un seul qui permettrait de transporter les biens et les personnes n’importe où et quasi instantanément : créer une machine de téléportation dont je venais d’avoir les plans précis en tête ; je savais exactement comment la bâtir et son mode de fonctionnement.

Grâce à la téléportation, on gagnerait en productivité en optimisant un maximum nos journées de 86 400 secondes – fini les embouteillages, la pollution et la concentration urbaine. On parviendrait à se déplacer en quelques secondes où l’on souhaite, les pays et les cultures n’auraient ainsi plus aucun secret pour nous. Notre lieu de résidence n’aurait plus d’importance.

Économiquement, la téléportation n’en serait pas moins une innovation attrayante : plus besoin de se déplacer en avion, en train, en bus, en bateau, réduisant ainsi non seulement le temps mais aussi le coût de chacun de nos trajets.

Porté par mon enthousiasme, mon esprit divague et je me mets à imaginer à quoi pourrait ressembler extérieurement cette machine révolutionnaire ? Quel serait son emplacement idéal ? Quel serait son prix de revient ? Comment facturer l’utilisation de l’appareil : via un abonnement mensuel ou via un système de tickets ? Qui pourrait l’utiliser ?

Déformation professionnelle oblige, mon métier de coach m’amène tout naturellement à me questionner sur l’écologie de cette nouvelle invention, l’écologie étant, pour ceux qui l’auraient oublié, l’étude des milieux où vivent les êtres vivants, ainsi que des rapports de ces êtres avec le milieu. Dans le cadre personnel c’est s’assurer que l’objectif respecte mes besoins et qu’il n’y a pas d’inconvénient à l’atteindre.

Conscient des impacts que pourrait avoir cette innovation, je me livre à une introspection. Je m’interroge : ces impacts répondent-ils à ce dont j’ai besoin ?

Car aussi attractive qu’elle puisse paraître, la téléportation induit aussi la disparition de secteurs entiers, historiques (l’hôtellerie, les transports et la logistique par exemple) et la mise à mal de beaucoup d’autres (le commerce de proximité, la restauration, etc.) accompagnée d’impacts néfastes sur l’économie (baisse de la consommation, hausse des licenciements et du chômage notamment…) et la sécurité (protection des accès de propriétés privées, protectionnisme, rapport aux frontières et aux douanes) qui y sont liés. La question des nationalités émergera également : deviendrons-nous citoyens du monde ou SDF ?

Mais peut-être que toutes ces destructions seront compensées par de nombreuses créations, dans une dynamique de destruction créatrice comme disait Schumpeter ! Qu’allais-je donc créer avec cette machine révolutionnaire dont nous avons tous rêvés un jour ? Certes, il faudra en construire un grand nombre, mais cela compensera-t-il tout ce qui ne sera plus à faire ? Certainement pas. Quoi d’autre ? Je ne vois pas…

Face à toutes ces questions sans réponses et au risque d’implosion du système tout entier, je prends conscience que mon idée est géniale mais pas brillante.

Cette histoire illustre une situation dans laquelle se trouve bon nombre de dirigeants et d’entrepreneurs innovants aveuglés par leurs idées comme j’ai pu l’être. La face cachée de l’iceberg leur est souvent difficile à entrevoir car ils ne disposent pas du recul et d’un effet miroir nécessaires pour analyser l’impact de leurs idées sur l’ensemble de leur environnement. Rares sont ceux qui considèrent ainsi leurs idées au regard de leur écologie.

Or, combien d’idées, a priori brillantes et révolutionnaires continuent aujourd’hui encore à être investies et lancées sans réflexion écologique pour finalement échouer ?

Un trop grand nombre !

Pour limiter la désillusion et le découragement liée à cette non-analyse de l’écologie et ainsi, apercevoir la face cachée de votre prochaine innovation, prenez le temps de prendre du recul, de faire challenger vos idées par des yeux extérieurs.

Se faire accompagner par un sparring partner expérimenté peut être une solution. Dans sa relation, il challenge le dirigeant/l’entrepreneur innovant pour chasser les incohérences, l’encourager à identifier et à analyser l’écologie de ses décisions, de ses actions.

Ce travail, vous l’aurez compris, vise à contribuer à l’accomplissement du dirigeant/de l’entrepreneur et ainsi, à lui permettre de conserver durablement un temps d’avance en innovant sereinement et de manière intelligente.

Sans cette analyse écologique, l’échec vous guette et peut être cuisant.

Frank DUMAS

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