Portrait de La Joconde

[Article] Et si Léonard de Vinci avait été coaché ?

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« Une journée bien remplie donne un bon sommeil, une vie bien remplie donne une mort tranquille » Leonard de Vinci

Nul doute que l’artiste ait eu un bon sommeil toute sa vie, et une mort tranquille. Et pourtant, sa vie est faite d’œuvres non « abouties »…

Léonard de Vinci est un génie aux multiples talents – peinture, sculpture, dessin, mais aussi architecture, calcul, ingénierie – que l’on ne présente plus. En plus des talents appris et développés dans les ateliers, il apprendra, en autodidacte, la biologie et l’anatomie du corps humain. A la fois, artiste et ingénieur, il étudiera le vol des oiseaux pour construire une machine volante, et même une « vis aérienne », prémices de l’hélicoptère que nous connaissons.

Un génie, un vrai !

Et pourtant, sa vie est loin d’être facile.

Véritable touche à tout, il laisse derrière lui beaucoup d’œuvres inachevées – « La bataille d’Anghiari », « St Jérôme priant dans le désert », « la Sainte Anne » – pour n’en nommer que quelques-unes.

Certains reconnaissent en lui le précurseur du « non finito », ou « l’esthétique de l’inachevé ». C’est Michel-Ange qui porta ce courant et cette philosophie, conscient de l’impossibilité d’atteindre la perfection, et séduit par la fascination obtenue lors de la contemplation d’œuvres incomplètes. Léonard de Vinci, précurseur de ce courant ? Personnellement, je ne le crois pas.

Léonard de Vinci semblait être à la recherche de la perfection. En témoigne, le temps qu’il consacrait à achever une œuvre (plus de 5 ans pour « La Joconde », voire près de 10 ans selon certaines hypothèses…)

Autre exemple, il mit plus de 15 ans pour achever, sous la pression de Sforza, son « Gran Cavallo ». Il avait prévu la plus grande statue équestre, celle qui ferait oublier toutes les autres. Après plusieurs années, Sforza s’impatiente à juste titre, et Léonard de Vinci le convainc que les obstacles sont trop nombreux et modifie la statue initialement prévue. Mais, celle-ci ne verra jamais le jour : le bronze nécessaire à la statue, acheté à la commande de l’œuvre (15 ans auparavant !), n’étant plus disponible…

Léonard de Vinci était donc un perfectionniste, et malgré son désir d’apprendre et d’être toujours meilleur, il ne supportait pas l’échec. Le rétable « l’adoration des Mages », l’une des premières œuvres d’envergure qui lui a été commandée, restera, elle aussi, inachevée : les obstacles étant trop nombreux, il préfère abandonner.

Reconnu de ses pairs et des grands de son époque, il passera pourtant toute sa vie à chercher des mécènes ! En effet, même s’ils reconnaissent son génie et son talent, sa personnalité atypique refroidit. Il est connu pour ne pas aller au bout de ses projets, et les mécènes sont partagés entre la volonté d’avoir une œuvre parfaite de Léonard, ou une œuvre financée pendant des années, mais inachevée… Des contemporains parlaient de lui en ces termes : « bien qu’il ait surpassé tous les autres dans le dessin et qu’il ait pu faire les plus belles inventions, il ne colorait pas beaucoup de choses, car rien de ce qui était beau ne le satisfaisait. Il y a peu de choses de lui car sa grande peur des erreurs ne lui permettait pas de produire. »

Léonard recherche la reconnaissance, mais s’autosabote en abandonnant ses projets. Il ne travaille que sur ce qui lui plaît. C’est, d’ailleurs, ce qui lui a permis d’atteindre son niveau de perfection et d’approfondir ses connaissances dans divers domaines. Artiste, ingénieur, génie touche à tout, mais (trop !?) perfectionniste, procrastinateur, ne respectant pas les limites de temps (ou d’argent), toujours en recherche et en évolution, incontrôlable, il est difficilement capable de finir un projet.

Incontestablement surdoué, il serait aujourd’hui qualifié de « HPI » (Haut Potentiel Intellectuel). Des spécificités de son caractère, de sa manière d’être et de sa grande sensibilité, il serait certainement aussi qualifié de « HPE » (Haut Potentiel Emotionnel). En bref, un personnage atypique et incroyablement doué.

Vous avez peut-être déjà rencontré ce type de profil au sein de votre entreprise : le(la) collègue créatif, qui veut s’impliquer dans tous les projets car tout l’intéresse, qui a toujours des idées percutantes, mais qui est systématiquement en retard sur ses projets et qui s’éparpille. Peut-être même un poil agaçant(e) à force de connaître tout sur tout. Perfectionniste. Un peu trop « sensible » car tout est pris de manière très personnelle. Difficile à manager, électron libre. Tout le monde lui reconnaît ses multiples capacités et talents, mais l’on souhaite difficilement travailler avec cette personne. Cette dernière que l’on poussera à démissionner car elle ne s’inscrit pas dans « la culture de l’entreprise », ou que l’on mettra au placard. Ou peut-être s’agit-il de vous ? Il est, pourtant, dommage d’avoir ce potentiel, cette pépite, et de ne pas l’exploiter pleinement, non ?

Et si Léonard de Vinci avait exploité pleinement son potentiel ? Et s’il avait été coaché ? L’aviation se serait peut-être développée plus tôt. Ses travaux sur l’anatomie humaine et animale auraient peut-être permis à la science et à la médecine de progresser plus vite… Des suppositions.

Cependant, si Léonard de Vinci avait appris à gérer son temps, sa peur de l’échec, les exigences de ses mécènes, son perfectionnisme, il aurait pu exploiter tous ses potentiels, et nous offrir certainement plus d’œuvres aujourd’hui.

Et vous, exploitez-vous vos propres potentiels ? Ceux au sein de votre entreprise ?  Quelle œuvre voulez-vous laisser ?

Edwige ZANDECKI

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