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Bien que ces deux domaines semblent appartenir à des sphères distinctes, et soient souvent traités séparément, ils présentent des similitudes surprenantes. Et si l’expérience de la transformation digitale, grâce à un transfert de ses bonnes pratiques, pouvait accélérer la transformation durable ? Et si le développement durable offrait un nouveau champ des possibles pour continuer à doper la croissance de la sphère digitale ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de définir avec clarté ces deux notions.
La transformation digitale désigne l’intégration stratégique des technologies numériques dans le modèle d’affaires d’une entreprise. Cette démarche va bien au-delà de l’automatisation des processus. Elle implique une refonte complète des modèles opérationnels, de la culture d’entreprise et des interactions avec l’ensemble de ses parties prenantes (clients, prospects, fournisseurs, salariés…).
La transformation écologique et sociale vise à remodeler le modèle d’affaires d’une entreprise pour en assurer la durabilité, en en faisant un acteur régénératif des ressources naturelles et des ressources humaines qu’elle mobilise auprès de ses parties prenantes. Cette démarche englobe des efforts pour réduire l’empreinte carbone, préserver la biodiversité, garantir l’accès équitable aux ressources et promouvoir la justice sociale.
Dans les deux cas, il s’agit de transformer profondément toutes les activités de l’entreprise, pour la rendre plus performante, plus résiliente, et finalement plus durable.
Les défis sont de même ordre :
- Accompagner tous les métiers vers le changement
- Saisir des opportunités de croissance et de performance économique grâce à une nouvelle vision stratégique à déployer, des investissements à prévoir, de nouvelles expertises à développer, une mise en œuvre opérationnelle à sécuriser au bon rythme et des performances à mesurer.
Cet article passe en revue l’ensemble des similitudes de ces deux processus de transformation.
1/Un impact étendu à l’ensemble de la chaîne de valeur
De la supply chain à l’expérience client, en passant par la chaîne de fabrication, tous les processus de l’entreprise sont (ou vont être) tôt ou tard impactés par ces deux processus de transformation puissants.
2/Des défis communs à relever
Ils sont stratégiques (comment transformer le modèle d’affaire actuel pour le pérenniser), financiers (quel montage pour investir dans la technologie ou les infrastructures), technologiques (avec un rôle essentiellement disruptif pour le digital ou frugal pour la transition écologique), humains (formation, recrutement, reconversion), concurrentiels (comment garder une longueur d’avance tout en s’investissant dans des partenariats stratégiques et des logiques de filières), réglementaires (quelles ressources pour assurer une certification ou mise en conformité) et géopolitiques (quels sont les alliances pour assurer la souveraineté du stockage des données ou de l’approvisionnement en énergie).
3/Un même point de départ : sensibiliser et former
Dans les deux cas, des actions de sensibilisation puis de formation sont essentielles pour comprendre les enjeux et adopter les nouveaux processus, outils et technologies : les certifications (pour le digital) et les ateliers ludiques (fresques du climat) sont monnaie courante en entreprise.
4/Un premier pas similaire : incuber l’innovation
Tout comme pour la numérisation des activités de l’entreprise, l’innovation va jouer un rôle clé dans la réalisation des objectifs de durabilité environnementale et sociale. Par exemple, les technologies IoT peuvent surveiller et optimiser la consommation d’énergie, tandis que l’IA peut aider à prédire les modèles de changement climatique.
5/ L’intégration d’experts pluridisciplinaires
Peu à peu, les entreprises étoffent leur expertise dans les deux domaines en recrutant à l’extérieur des experts pointus pour accélérer la transformation ou parfaire certains domaines de compétences : experts en cybersécurité côté digital et spécialiste de l’écoconception côté RSE.
6/La nécessité de casser les silos
Une fois les experts intégrés, le challenge organisationnel et managérial qui apparaît est celui de la transversalité : le « product owner » en digital et le « chef de projet RSE » sont là pour casser les silos, éviter l’écueil de la logique des territoires et sont les garants de la circulation de l’énergie au sein d’un projet complexe qu’il soit digital ou RSE.
7/Les données, comme combustible essentiel créateur de valeur
L’utilisation de données est essentielle à la fois dans la transformation digitale et la RSE. Les entreprises peuvent appliquer les méthodes d’analyse de données pour mieux comprendre les impacts sociaux et environnementaux de leurs activités, ce qui peut guider les décisions et les actions visant à réduire ces impacts. Les pratiques de la gestion de la chaîne d’approvisionnement adoptées dans la transformation digitale, telles que la traçabilité des produits, peuvent être appliquées pour assurer la durabilité et l’éthique dans la chaîne d’approvisionnement des entreprises.
8/ La nécessité de s’appuyer sur la transparence
La transparence des données et des processus est une caractéristique commune, que ce soit pour assurer la traçabilité des chaînes d’approvisionnement durables ou pour garantir la protection des données personnelles. Les entreprises peuvent appliquer la même transparence encouragée dans la transformation digitale en rendant compte ouvertement de leurs progrès en matière de durabilité sociale et environnementale grâce à l’open data par exemple.
9/ La mise en place d’indicateurs de performance
Tout comme les entreprises surveillent les métriques de performance dans le cadre de la transformation digitale (nombre de visiteurs uniques d’un site e-commerce), elles peuvent suivre des indicateurs clés de performance environnementale et sociale pour mesurer l’impact réel de leurs initiatives RSE : émissions de gaz à effet de serre, consommation d’eau, parité hommes/ femmes, nombre d’accidents du travail.
10/Un passage obligé par la mise en conformité
Des législations de plus en plus contraignantes obligent les entreprises à passer par la case « compliance » ou mise en conformité. Le règlement européen RGPD dans le cadre de la collecte des données personnelles, ou l’affichage environnemental obligatoire pour une catégorie grandissante de produits et services, s’ils sont contraignants et consommateurs de temps et de ressources, sont des étapes clé dans la maturité d’un processus de transformation.