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Vous vous êtes sûrement déjà questionné sur votre leadership en tant que dirigeant ? Vous vous êtes donc sûrement également interrogés sur votre capacité à rassembler, à animer, à embarquer vos équipes pour d’autres horizons ? Somme toute logique, car ce que l’on attend surtout (mais pas que), d’un leader, c’est qu’il soit inspirant !
En effet, un leader doit « décoiffer » ou mieux inspirer un souffle nouveau, régénérant les certitudes, les habitudes et les modes de fonctionnement.
Inspirer les autres n’est pas donné à tout le monde. Le simple fait de s’interroger sur sa capacité à le faire, ne serait-ce que par son dynamisme, son attitude positive, son énergie, sa volonté de contribuer au sein d’une communauté, d’une organisation ou au sein de sa structure, d’innover témoignent le plus souvent que l’on en est capable… Inspirer c’est donner de soi, insuffler un souffle nouveau qui régénère, embarquer les troupes pour un nouvel horizon.
Pour illustrer cet aspect, prenons l’exemple de Christophe Colomb, une nuit d’octobre 1492, qui, après plus de deux mois de navigation houleuse, pensant avoir dépassé les Indes orientales pour le Japon, accoste avec ses caravelles (Pinta, Nina et Santa Maria) à Juana, connue aujourd’hui sous l’appellation de Cuba. Il pensait alors connaître sa position sur le continent asiatique. Durant le périple, il lui a fallu procéder à de nombreux changements de cap, instaurer moult stratégies pour maintenir le moral de ses marins – rassurer, motiver, encourager, innover car l’impatience, la fatigue, la difficulté du voyage, souvent à la limite de la mutinerie, sans vivres ni eau douce, anéantissaient la motivation de ses hommes (perte de sens). Cet exemple nous rappelle que la capacité à faire preuve d’innovation en conduite du changement est une compétence clé du leader inspirant.
En effet, l’inspiration vise à « embarquer » les autres, en parlant leur langue, en adoptant leurs codes et leurs rites, en leur proposant une direction, un cap, une envie de « voyager ensemble ». Il s’agit aussi de donner de la vision sur ce que l’on veut atteindre, pour connaître la direction à emprunter, et s’orienter vers le cap où chaque membre de l’équipe doit pouvoir s’y engager pour s’y épanouir.
Pour illustrer ce point, rappelons-nous du second voyage réalisé par Christophe Colomb, en 1493, qui embarqua avec une flotte de 17 navires, 1500 hommes, des centaines de chevaux et animaux pour vivre dans ce « nouveau monde ». Terre qu’il avait promis à ses hommes. Lors de ce second voyage, il aborda sur la terre des indiens Taïnos en Guanahani (San Salvador), découvrit les îles de La Désirade tant les marins désiraient aborder sur cette « terre nouvelle », puis, Marie Galante (ancienne Maria Galanda du nom du navire Amiral) et Dominica (La Dominique découverte un dimanche jour du Seigneur dont on dit que Dieu les avait guidés à elle). Christophe Colomb décida de se fixer pour quelques jours sur l’île de Caloucaera rebaptisée Santa Maria de Guadalupe de Estremadura, pour qu’avec ces hommes, ils revoient la stratégie de conquête, et ainsi, négocient et rentabilisent le voyage par des pépites d’or données par « les indiens ». Il redynamisa la cohésion d’équipe avant de reprendre les flots.
Le leadership « inspirant » de Christophe Colomb lui a permis d’embarquer ses marins vers ce « nouveau monde ». Son pouvoir de résilience lui a également permis d’imposer ses découvertes de terres lointaines rapportant des matières premières à la royauté espagnole et de découvrir les Amériques, qu’il pensait être le continent asiatique. Un parcours qui témoigne d’une réelle capacité de résilience, de ressources en soi, de confiance en ses équipes, pour manager en situations si complexes !
Inspirer pourquoi ?
Donner envie de réussir ce « voyage entrepreneurial » à l’échelle individuelle et collective sans critique de l’autre et sans frein. Il s’agit là de donner envie d’apprendre à surmonter les situations de crise, auxquelles nous sommes souvent confrontés, tel un navigateur qui apprend à dompter les mers. Christophe Colomb ayant cru atteindre le Japon, s’est vu débarquer pour la première fois sur le continent américain, « les Indes d’Amérique » en longeant la côte du Venezuela, en août 1498, 6 ans après ses premières traversées.
Le leader inspirant est donc aussi celui qui sait partager ses erreurs d’appréciation, de jugements, de croyances, de perceptions. Et ce, dans l’optique d’un nouvel apprentissage individuel et collectif. L’objectif ici étant de : partager une expérience nouvelle et d’expliciter une nouvelle aventure humaine, avec humilité et respect de tous, pour que chacun se sente impliqué dans l’atteinte de l’objectif commun.
Comme Christophe Colomb non conscient de ses différentes intelligences, le leader inspirant est celui qui sait faire preuve d’intelligence analytique (et pas que bien sûr !) en appréciant les forces et faiblesses de son équipage, les résistances lors des mutineries, la capacité à savoir négocier auprès des équipes pour expliquer le cap à maintenir, l’objectif à tenir, dans l’unique but à atteindre.
Doué d’intelligence pratique, le leader doit mettre en œuvre les conditions du succès collectif, en proximité avec ses plus fidèles collaborateurs, se questionner, se challenger pour s’orienter vers ce qui fait sens.
Rappelons que, pour Christophe Colomb, le sens de son voyage était de découvrir le “nouveau monde”. Ses hommes, en confiance, l’ont suivi dans cette quête de sens ; être les héros d’une nouvelle expérience, une aventure humaine en allant jusqu’au bout de ce projet si ambitieux.
Un leader doit être capable de communiquer l’insurmontable et de redonner foi, avec un langage de mots positifs, forts, engageants, faisant preuve d’intelligence relationnelle.
Imaginez-vous lors de traversées houleuses, tant de jours en mer, les vivres s’épuisant, l’extrême fatigue et la démotivation qui envahissent le corps et le mental, chaque seconde, chaque minute, chaque heure, des jours et des nuits sans voir la terre promise… la difficulté de dire aux hommes qu’on les conduit à bon port !
Faire preuve d’intelligence émotionnelle auprès de chacun, écouter, questionner, reformuler et valider ensemble sur l’objectif ; être en empathie pour comprendre et pour encourager celui qui se sent à bout !
User d’intelligence sociale, ce qu’a réalisé Christophe Colomb lorsqu’il a mené ses trois caravelles vers ces terres nouvelles, ses équipages étaient fiers de leurs découvertes ramenées à la couronne d’Espagne. Imaginez combien le sentiment d’appartenance était fort pour tous les hommes de l’Amiral.
Le leader inspirant est ainsi celui qui crée, anime et développe ce sentiment d’appartenance ; pour autant que ces équipes le reconnaissent comme étant exemplaire dans ses paroles et dans ses actes.
Vous l’aurez compris, pour embarquer vos équipes sur La Pinta, La Nina ou la Santa Maria ou autre, encore faut-il avoir envie, en tant que dirigeant, de créer ce collectif ? De contribuer à une expérience nouvelle ? De connaître la valeur ajoutée que vous apporterez au groupe, d’avoir envie d’évoluer au sein de ce nouvel écosystème, d’être proactif et non de subir les houles…
L’enjeu du dirigeant ici est d’être ingénieux, motivant, innovant et charismatique tel Christophe Colomb « Amiral de l’Océan », de savoir donner son cap de façon déterminée, de communiquer sur un objectif clair, qui fait rêver vos équipes. Dès lors, vous inspirerez, par votre posture exemplaire, et comme Christophe Colomb, vous serez « l’Amiral » du projet qui vous tient à cœur approuvé parce que partagé avec vos équipes.
Catherine Silvestrin