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[Article] La durabilité pour l’entreprise : concepts & définitions de base, perspectives historiques et situation actuelle

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Quelle définition donner à la durabilité ?

La durabilité est, pour une entreprise ou une organisation, la capacité à contribuer à la démarche systémique globale de durabilité initiée en 2015 par les Nations Unies avec les 17 Objectifs de Développement Durable.

Cela consiste à produire des biens tout en ayant une empreinte et une contribution sociale et sociétale compatible avec la durabilité globale (la capacité du cadre planétaire (écosystème et populations) à assurer une capacité d’accueil « acceptable » et si possible meilleure aux générations qui arrivent et futures).

L’idée sous-jacente est que toute activité humaine qui a une empreinte sur l’environnement soit mesurée et corrigée ou compensée de manière à atteindre une neutralité si elle est négative. Cette neutralité ne concerne pas seulement l’aspect environnemental mais aussi les aspects social et sociétal.

Pour une entreprise, la démarche de durabilité peut paraître paradoxale. Elle s’exprime dans un temps long alors qu’une entreprise poursuit des objectifs de profitabilité pour satisfaire les actionnaires. Il existe donc une incompatibilité entre les objectifs à court terme de l’entreprise des investisseurs et les objectifs à très long terme liés à l’environnement.

Les parties prenantes, l’écosystème ainsi que la notion de bien commun représentent, tous trois, des aspects essentiels en durabilité.

Quels sont les critères d’une entreprise durable ?

Il existe 3 grandes familles de critères :

  • Les critères environnementaux qui regroupent la consommation d’énergie, l’utilisation et la réduction des énergies carbonées, la biodiversité, le climat…
  • Les critères sociaux et sociétaux qui regroupent la diversité (à l’échelle de l’entreprise, du Codir, du Comex), la parité, la protection du travail (conditions de sécurité, conditions sanitaires, qualité de vie au travail) ou encore la formation (employabilité)…
  • Les critères de gouvernance et d’éthique qui regroupent la nécessité d’une direction duale, la diversité des administrateurs, la participation des salariés et des parties prenantes… C’est dans cette catégorie que la marge de progrès est la plus importante à réaliser pour les entreprises car la gouvernance constitue un pan de l’entreprise historiquement fermé.

Comment a évolué le concept de durabilité au fil du temps ?

Il est important de rappeler comment ce concept a évolué dans le temps.

Au 20e siècle, on ne parlait plutôt de philanthropie. Des patrons adhéraient déjà à cette notion de bien commun et de rétribution de valeur. C’est le cas de grandes entreprises historiques telles que Michelin (avec sa fondation) ou encore Peugeot par exemple (avec son fonds de dotation).

Plus tard, cette initiative a évolué en responsabilité sociale et prenait davantage la forme d’une démarche juridique orientée vers la conformité, suivant le principe de précaution, avec un objectif plus ou moins avoué de communication institutionnelle.

De nos jours, on parle de développement durable : une démarche volontaire dont le but est la réconciliation des intérêts des actionnaires et des parties prenantes au sens large (planète, société, salariés, fournisseurs…)

Il est important de distinguer la RSE qui correspond à une démarche qui répond à des pressions environnementales, légales ou juridiques, de la notion de développement durable qui, quant à elle, correspond à une démarche pro-active et volontaire de création de valeur durable.

Ici, il s’agit d’une recherche d’opportunités pour inscrire son futur dans une démarche durable qui limite ou annule les effets négatifs et qui génère des externalités positives.

La démarche de durabilité passe donc historiquement d’une démarche philanthropique à une démarche défensive à une initiative pro-active de nos jours.

De la même manière, une entreprise peut être philanthrope mais pas durable. Et à l’inverse, une entreprise peut être à la fois en conformité légale et s’inscrire dans une démarche de développement durable.

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Quel bilan dresser de la situation actuelle ?

Le manque de données fiables et harmonisées rend l’analyse de la situation globale complexe notamment à cause des effets d’annonces (greenwashing) qui brouillent le paysage.

Aujourd’hui, les critères de durabilité ne sont pas homogènes, il est difficile d’en tirer des conclusions.

A ce jour, le seul bilan qui peut être dressé porte sur les sociétés cotées en bourse qui ont l’obligation de fournir un reporting extra-financier. Analyser le bilan de ces entreprises peut permettre d’en savoir plus sur la façon dont elles gèrent, traitent et abordent la durabilité.

Prochainement, dans le cadre du Green deal Européen, nous nous dirigeons vers une extension des exigences de reporting extra financier pour les entreprises de plus de 250 salariés. Cette mesure devrait aider à mesurer, avec précision, la progression de la durabilité des entreprises, à obtenir une meilleure lisibilité de leur niveau d’engagement et, par ricochet, créer un effet d’émulation entre elles.

Plus qu’un bilan ou une photo, ce qui compte c’est la dynamique et les actions concrètes, sincères, transparentes et cohérentes. Il est à noter que la finance s’intéresse de plus en plus aux critères extra financiers. Une corrélation entre la santé d’une entreprise et son adéquation aux critères de durabilité semble même se vérifier. Les investisseurs, les gestionnaires d’actifs intègrent dorénavant ces critères dans leurs processus de sélection.

Isabelle LEFEBVRE interviewée par Lugh & Co

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