Femme qui demande le silence

[Article] La parole est au silence : l’art de gérer le silence pour communiquer efficacement

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Le grand acteur Jean Pierre Marielle, déclarait dans une interview : « au théâtre, c’est sur ses silences qu’on juge un acteur ».

En tant qu’Executive Coachs, formatrices en management, nous avons fait le constat lors d’une animation de séminaire réalisée auprès de managers, que l’un des sujets abordés était la communication avec ses équipes, notamment dans la cadre des entretiens individuels. A la fin du séminaire, nous avons fait le traditionnel tour de table des participants pour savoir ce qui les avait le plus marqué dans les pratiques et les outils de communication et de management. Nombre d’entre eux ont évoqué l’importance du silence.

“Faire silence”, kézako ?

Il s’agit ici de « faire silence » pour ne plus se focaliser sur soi, mais plutôt sur l’autre. L’autre comme collaborateur.

Trop souvent, nous redoutons notre propre silence comme si nous devions toujours avoir quelque chose à dire, à justifier ! Il ne s’agit pas, ici, du silence qui consiste à ne pas dire, à ne pas parler à ses équipes, à ses collaborateurs, des difficultés, à ne pas expliquer les décisions à prendre, car ces silences-là précisément sont coupables ; alors qu’il serait plus judicieux, en tant que manager, de faire preuve de courage managérial et de ne pas passer les choses sous silence.

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Pourquoi “faire silence” ?

Néanmoins, le monde est émotion, chacun a besoin de s’exprimer, chacun a des choses « à dire ». Le moment capital où les choses se passent entre des individus, est ce temps, ce moment où « faire silence » « se taire » est essentiel, pour laisser la place à la parole de l’autre. « Faire silence » c’est se mettre en écoute active, c’est aussi permettre à sa radio mentale de s’éteindre pour recevoir pleinement la parole de l’autre en silence.

Quid de l’art de gérer le silence dans l’entreprise ?

« Le silence est un ami qui ne trahit jamais » nous confiait Confucius.
Alors, il s’agit ici de « faire silence » pour mieux comprendre son interlocuteur, à qui souvent nos managers n’ont que peu de temps à accorder, à donner du temps. Et si nos managers ressentaient ces moments de silence comme pour mieux observer ce qui se passe, la gestuelle, les non-dits, les expressions qui nous parlent et qui en disent bien long sur ce qui se joue ?

« Le silence est d’or ! » Et pourtant, encore trop de managers rompent ces minutes de silence, si gênant parfois, où tout paraît si vide qu’il peut générer un malaise… Et si on regardait les choses différemment, en laissant durer ce silence, comme si nous savourions ce moment, laissant le temps nécessaire à l’autre de réfléchir sereinement et de répondre mieux ? Ce silence, plein de réflexion et d’intensité émotionnelle.

Oui la parole est au silence, si chère aux médiateurs, aux négociateurs, à nos managers… Ce silence, outil puissant et porteur de sens ; ce silence qui parle pour mieux dire, se comprendre, s’adapter, mieux s’entendre, et tout simplement instaurer une relation d’équilibre.

Combien d’orateurs lors de prises de parole, enchaînent les phrases sans pause, au risque de perdre l’auditoire, et de ne créer aucunement le désir, la réflexion, le lien relationnel.

L’observation devient autre, avec l’instauration du silence, on prend davantage conscience du non verbal, telle la toute-puissance du mime.

Paul Valéry écrit que : « chaque atome de silence est la chance d’un fruit mûr », plein de sens si nous savons les apprivoiser, déjà en l’essayant dans notre quotidien, en nous-même d’abord, en pratiquant le silence face à la parole de l’autre, en ponctuant notre propre « parole de silence » profond et apaisant…

Pensons à nous taire, quand il est essentiel d’observer surtout !

Agathe de Lataillade & Catherine Silvestrin

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